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P. CARRÉ, Les avoueries des églises liégeoises, XI
e
-XV
e
siècles, ULg, 2008-2009
406
de hauts dignitaires ecclésiastiques, les de Clercx, qui devaient la conserver jusqu‟à
l‟abolition de l‟Ancien Régime.
Le fait qu‟un Mathias de Clercx soit devenu avoué de Hesbaye témoigne d‟une réduction
quasi-totale des prérogatives militaires. Inutile de dire que ce chanoine amateur d‟arts, retiré
dans son luxueux château de plaisance d‟Aigremont
2509
, n‟irait pas porter l‟étendard de Saint-
Lambert sur un quelconque champ de bataille... Depuis le XVI
e
siècle jà, presque tous les
avoués de la principauté de Liège avaient semble-t-il cessé d‟influer dans le domaine
militaire. Sans aucun doute l‟apparition d‟un nouvel art de la guerre, lié à la généralisation des
armes à feu, avait-elle autant influé que l‟évolution institutionnelle. L‟avoué châtelain ou
porte-étendard était définitivement passé de mode. Et bien que l‟on rencontre certains
exemples tardifs, tel l‟avoué d‟Ottoncourt auquel il incombait encore de conduire le
contingent militaire local en plein XVII
e
siècle, nous sommes en droit de les considérer
comme des exceptions au caractère presque anecdotique. Plus réelle, peut-être, fut la
conservation de prérogatives judiciaires par les avoués de certains domaines ecclésiastiques.
Comme nous l‟avons dit, le maintien d‟un rôle dans l‟exécution des malfaiteurs est encore
attesté à Breust au XVI
e
siècle et jusqu‟en plein XVIII
e
siècle à Nivelle-sur-Meuse (1715) et
Anthisnes (1759).
Dans le même temps, en dépit d‟un clin plus que manifeste, les avoueries continuaient de
revêtir une importance certaine pour la noblesse. Au XVI
e
et XVII
e
siècles, le phénomène des
grandes familles rassembleuses d‟avoueries se poursuit. Il s‟agit bien entendu pour elle de
cumuler les revenus qu‟apportent encore ces charges et, plus accessoirement, les titres
honorifiques qu‟elles confèrent. Les La Marck furent les plus remarquables des rassembleurs
d‟avoueries s les XIV
e
et XV
e
siècles. Avec l‟extinction de la lignée mâle et le mariage de
Marguerite de La Marck avec Jean de Ligne, leur politique fut reprise par ce dernier et ses
descendants. Vers la fin du XVI
e
siècle et le début du XVII
e
siècle, les de Ligne de Barbençon
détenaient ainsi les avoueries de Hesbaye et de la Cité de Liège ainsi que celle de Waremme,
attachée à la seigneurie de Jeneffe. Par ailleurs, on rencontrait entre leurs mains d‟autres
avoueries non-liégeoises, comme celle de la ville de Mons en Hainaut ou d‟Aywaille et
Remouchamps. La ruine des de Ligne au milieu du XVII
e
siècle devait réduire cette œuvre à
néant, conduisant à la dispersion du patrimoine. Seules les avoueries de Hesbaye et de la Cité
poursuivirent leur destinée commune avec les de Clercx.
Tout comme au Moyen Age, la volonté de contrôler les avoueries entraînait une sérieuse
concurrence entre lignages. Certes, les temps avaient changé et on ne rencontrerait plus
désormais d‟affrontements armés, comme ce fut encore le cas à Verviers dans la première
moitié du XV
e
siècle
2510
. Désormais, les affrontements auraient lieu exclusivement par la voie
judiciaire, aboutissant à des procès parfois très longs. C‟est au XVI
e
siècle que se rencontrent
les exemples les plus nombreux. A Verviers, la situation demeure confuse, puisque le jeu des
alliances matrimoniales met de nouveau aux prises deux familles concurrentes pour le
contrôle de l‟avouerie. A Nivelle, le prince-évêque Erard de La Marck doit intervenir pour
trancher le litige opposant Jean du Bois et Arnould de Bombaye par rapport à la détention de
l‟office
2511
. Dans l‟avouerie du ban de Fronville, de longs démêlés judiciaires opposent les de
Waha aux prévôts de Durbuy
2512
. Au début du siècle, des contestations similaires se
rencontrent également à Horion entre les de Horion et les van den Wyer. De même, à
2509
P. COLMAN, B. LHOIST-COLMAN, Le château d’Aigremont, op.cit.
2510
J. LAGNEAU, Histoire de l’avouerie de Verviers..., op.cit., p.267.
2511
P.J. DEBOUXHTAY, F. DUBOIS, Histoire de la seigneurie de Nivelle..., op.cit., p.120.
2512
E.GERARD, Le canton de Rochefort, op.cit. p.137-143.