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P. CARRÉ, Les avoueries des églises liégeoises, XI
e
-XV
e
siècles, ULg, 2008-2009
402
illégalement destitué le mayeur de la cour locale
2479
. En 1268, c‟était au tour de l‟avoué de
Saint-Denis à Jemeppe-sur-Sambre, accusé de violation de domicile, de se voir infliger le
paiement de 500 livres. Néanmoins, ici encore, une forme de clémence l‟emporta et le
coupable bénéficia d‟une remise de peine pour s‟être engagé à respecter les droits d‟avouerie
en vigueur
2480
.
Il existait certes une mesure plus radicale : la destitution pure et simple de l‟avoué, mais elle
ne s‟avéra guère efficace et fut peu appliquée comparativement à la quantité d‟exactions
commises durant les XI
e
, XII
e
et XIII
e
siècles. A cet égard, le remplacement des comtes de
Clermont par ceux de Montaigu dans l‟avouerie de Nandrin en 1083 peut être considéré
comme une application de ce principe, même s‟il fut loin de résoudre les problèmes.
Guillaume de Hemricourt, par contre, condamné par l‟official (1278) à vendre au chapitre de
Saint-Denis son avouerie de Bléret ainsi que tous ses autres biens dans cette localité se tira
apparemment d‟affaire
2481
. On retrouve en tout cas ses descendants comme avoués du
domaine par la suite. Vers la même époque, l‟avoué de Ciney, Renaud III, était lui aussi
déposé par l‟évêque Thibaut de Bar et privé du tiers des amendes attaché à sa charge. Il devait
cependant réintégrer ses fonctions peu après, sur ordre du même évêque, ayant probablement
donné satisfaction entre-temps. Sa récidive quelques années plus tard ne lui valut pas plus de
soucis : la deuxième déposition se termina, comme la première, par une réintégration
complète dans ses fonctions, sur ordre du mambour Alard de Pesches
2482
. Quant au successeur
de Renaud III, son fils Renaud IV, les désaccords qui l‟opposèrent à Adolphe de La Marck lui
valurent d‟être privé temporairement du tiers des amendes, mais non, semble-t-il, de
l‟avouerie
2483
. Il apparaît donc que la destitution était davantage une menace, destinée à faire
pression sur l‟avoué, qu‟une mesure visant à l‟écarter définitivement.
Quant aux sanctions spirituelles, elles n‟étaient certainement pas plus efficaces. Certains
avoués, comme celui de Kemexhe (1237), pouvaient être contraints à la pénitence. Il
s‟agissait ici de se rendre en la collégiale Saint-Jean, propriétaire foncier de Kemexhe, pour y
relever la croix et les reliques
2484
. Bien qu‟humiliante, ce genre de sanction ne devait pas
impressionner outre mesure les seigneurs pillards qu‟étaient ces avoués. Du moins pas
suffisamment pour les empêcher de récidiver à l‟avenir.
Plus sérieuse sans doute, était l‟excommunication. En général prononcée par l‟évêque, plus
rarement par le pape (cf. supra), celle-ci frappa par exemple Walter d‟Ochain, un sous-avoué
de Walter de Barse, qui manifestait des prétentions illégitimes dans les domaines de Marchin,
de Lize et de Jamagne. Cependant, même si elle s‟avérait être une peine spirituelle très lourde,
l‟excommunication pouvait toujours être levée. Aussi constituait-elle également un moyen de
pression : après avoir obtenu de Walter d‟Ochain qu‟il renonce à ses ambitions sur les
domaines précités, le prélat leva la mesure. Et Walter s‟en tira même à bon compte puisqu‟en
compensation, il se vit gratifier d‟une rente
2485
.
2479
LAHAYE, Ibidem, t.1, n°81, p.44.
2480
BORMANS, Chartes de St.Denis..., op.cit., n°52, p.68-69.
2481
Ibidem, n°62, p.75
2482
CSL, t.3, n°DCCCCLXIX, p.116. Cf. aussi E. POSWICK, La seigneurie d’Argenteau..., op.cit., p.19.
2483
CSL, t.3, n°MCII, p.305.
2484
Ibidem, t.1, n°96, p.52.
2485
BORMANS & SCHOOLMEESTERS, Cartulaire de N.D. de Huy…, op.cit., n°XXIV, p.136.