Dil ID: 9
Dil Adı: germany
Dil Kodu: de2tayfun Produkte der Marke Zanussi
Dünyanın En Büyük
Elektronik Bilgi Kütüphanesi



P. CARRÉ, Les avoueries des églises liégeoises, XI
e
-XV
e
siècles, ULg, 2008-2009
392
compétences de l‟avoué urbain vers la banlieue se rencontrait également à Toul
2421
. En
résumé, les avoués des « bonnes villes » liégeoises étaient tout autant avoués que châtelains,
cette dernière fonction ne prenant pas l‟ascendant sur la première.
Le cumul de la châtellenie faisait de certains avoués urbains des acteurs essentiels en cas de
vacance du siège épiscopal. Ainsi étaient-ils tenus de veiller à l‟entretien de la forteresse
épiscopale (Fosses), voire de s‟y établir avec toute leur maisonnée en attendant l‟élection d‟un
nouvel évêque (Thuin)
2422
. La période de sede vacante
2423
était soit dit en passant fort critique
et propice aux abus. Il en alla ainsi de l‟avoué de Thuin en 1345, dont les empiètements sur
les droits épiscopaux suscitèrent la réaction du mambour. Pareille situation prévalait
également dans les avoueries non-urbaines, puisque c‟est semble-t-il la démission d‟Hugues
de Châlons
2424
et le vide de pouvoir qui en sulta qui incitèrent l‟avoué de Saint-Denis à
Fize-le-Marsal à s‟emparer de divers droits normalement réservés au chapitre de la collégiale
(1301)
2425
.
L‟organisation de l‟avouerie urbaine impliquait souvent la présence d‟un lieutenant,
secondant l‟avoué proprement dit ou le remplaçant. Nous rencontrons une semblable
délégation de pouvoirs à Couvin, Fosses, Huy, Liège et Saint-Trond. Par contre, il ne semble
pas y avoir eu de lieutenants à Ciney, Dinant, Thuin et Waremme. Peut-être existait-t-il un
rapport entre la situation géographique des terres patrimoniales de l‟avoué et la présence ou
l‟absence de subalternes. En effet, les avoués possédant des seigneuries lointaines se voyaient
presque automatiquement interdire une présence régulière en ville. Le phénomène fut
particulièrement évident à Liège, notamment avec les lignages de Beaumont ou de
Diepenbeek. Aussi pourrait-on penser qu‟à l‟inverse les de Walcourt à Dinant, les de
Marchiennes à Thuin ou encore les de Jeneffe à Waremme comptèrent sur leur relative
proximité pour se passer de lieutenants. Cette hypothèse demeure néanmoins difficile à
défendre étant donné que, dans le même temps, les seigneurs de Barse, également assez
proches de leur avouerie de Huy, possédaient leurs subalternes.
Il semble que l‟entrée en charge des lieutenants d‟avouerie suivait un cérémonial fort similaire
à celle de l‟avoué. A Fosses, d‟ailleurs, le lieutenant accédait à ses fonctions en même temps
que l‟avoué
2426
. A Liège, nous savons que c‟est l‟avoué lui-même qui nommait le lieutenant et
qu‟il devait lui prêter un serment de fidélité
2427
.
Les avoués des bonnes villes se distinguaient en outre par un rôle relativement important dans
les affaires économiques urbaines. Il apparaît en tout cas beaucoup plus clairement que dans
les avoueries domaniales. Source de revenus pour les avoués, leur intervention dans
l‟économie visait au respect des règles et à la poursuite des fraudeurs. Leur participation à des
visites de contrôle dans les celliers ou à la vérification des poids et des mesures l‟illustre
2421
EVRARD, Ibidem, p.185. Notons cependant que l‟avoué de Toul était également juge, ce qui ne semble être le
cas d‟aucun avoué urbain liégeois. Du moins à l‟époque où les prérogatives de ces derniers apparaissent
clairement dans les sources.
2422
CSL, t.4, n°MCCC, p.29.
2423
Voir à ce sujet l‟étude de A. MARCHANDISSE, La vacance du siège épiscopal..., op.cit.
2424
A. JOURNEZ, art. Hugues de Chalon, Biographie nationale, t.9, 1886-1887, col. 660-662 ; A. JORIS, art.
Hugues de Chalon, Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, t.25, Paris, 1995, col. 203-205 ;
E. SCHOOLMEESTERS, Hugues de Chalon, évêque de Liège, Leodium, t.5, 1906, p.47-52.
2425
S. BORMANS, Chartes de St.Denis, op.cit., n°80, p.88.
2426
J. BORGNET, Ibidem.
2427
E. PONCELET, L’avouerie de la Cité..., op.cit., p.118-119.