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P. CARRÉ, Les avoueries des églises liégeoises, XI
e
-XV
e
siècles, ULg, 2008-2009
387
Dans le même temps, cependant, il était devenu possible de le racheter. Par exemple, en 1243,
l‟avoué de Saint-Laurent à Momalle renonce à son droit de gîte, jusqu‟à percevable trois
fois par an, en échange du paiement d‟une rente annuelle de 10 sous
2375
. On observe des
exemples similaires dans les domaines de Jupille
2376
et de Lens-sur-Geer
2377
durant la
première moitié du XIV
e
siècle, une somme de 15 sous liégeois permet d‟échapper à
l‟obsonium. Des exemples plus précoces de rachat existent, notamment à Maidières (1128),
où il est possible d‟échapper au repas et au gîte offert à l‟avoué pour une somme de cinq sous.
Cependant, il est question ici de servitium, ce qui nous amène à envisager une épineuse
question terminologique.
En effet, les sources médiévales ne permettent pas toujours de distinguer clairement ce
servitium ou service, du droit de gîte qui est tantôt qualifié d‟hospitium, hospitatio ou
pernoctatio. Les recherches antérieures laissent néanmoins supposer que ces deux formes de
rémunération étaient étroitement liées. Il semblerait en fait que le droit de gîte n‟était qu‟un
des aspects du servitium, terme d‟une portée plus générale englobant l‟ensemble des
rémunérations dues à l‟avoué
2378
.
Quoi qu‟il en soit, l‟évolution dans les avoueries liégeoises laisse supposer que le rachat du
droit de gîte, n‟affecta pas le reste des rémunérations entrant dans le cadre du servitium. En
effet, ce dernier se maintient presque partout et on le rencontre encore à l‟Epoque moderne,
jusqu‟au XVIII
e
siècles dans certains cas comme Nivelle-sur-Meuse. Notons cependant que
les revenus attachés à l‟avouerie ne furent pas toujours qualifiés de servitium. Ne serait-ce
qu‟en raison de l‟évolution linguistique et de la prépondérance du moyen français aux XIV
e
et
XV
e
siècles qui entraînèrent l‟usage de termes tels que droits de vouerie. Des appellations
locales furent également usitées, par exemple dans l‟avouerie de Franchimont les revenus
de l‟avoué portent le nom de comte avoine
2379
, du fait qu‟ils se composent en partie de cette
céréale. Enfin, des variantes apparaissent aussi au niveau de la langue latine. Ainsi en va-t-il
de l‟advocatura
2380
qui désigne les revenus de l‟avouerie dans les domaines de la collégiale
Saint-Paul à Ramet et à Wonck, au milieu du XV
e
siècle. Preuve d‟ailleurs que quand bien
même un établissement religieux récupérait une avouerie, il ne renonçait pas pour autant aux
revenus qui en découlaient.
A la différence du droit de gîte, le servitium et les droits d‟avouerie apparentés ne dépendaient
plus forcément des plaids généraux. Le plus souvent, l‟avoué les percevait sous la forme
d‟une rente annuelle, dont la date de perception coïncidait avec une fête religieuse importante
comme la Saint-Remi (1
er
octobre), la Saint-Martin (11 novembre), la Saint-Etienne (26
décembre), etc. Il pouvait aussi s‟agir du jour de fête du saint patron de l‟établissement
religieux qui exerçait la seigneurie. Ainsi, le versement de la rente dans le domaine de Lens-
sur-Geer, propriété de la collégiale Saint-Denis, avait-il lieu le jour de la Saint-Denis (9
octobre).
Durant les XII
e
et XIII
e
siècles, les rentes se composaient majoritairement de denrées en
nature, auxquelles pouvaient s‟ajouter de temps à autre une somme d‟argent. C‟est ainsi qu‟à
2375
J. DARIS, Extraits…, op.cit., p.227 et 228-229.
2376
CSL, t.3, n°MLIV, p.235-237.
2377
S. BORMANS, Chartes de St.Denis..., op.cit., n°91, p.95-97.
2378
C. LECLERE, Les avoués de St.Trond..., op.cit., p.50 ; C. PERGAMENI, L’avouerie ecclésiastique..., op.cit.
2379
J. DARIS, Notices historiques…, op.cit., t.12, p.151-152.
2380
P.J. DEBOUXHTAY, Les possessions de St.Paul..., op.cit., p.47 et 51. O.J. THIMISTER, Cartulaire de St.Paul...,
op.cit., p.229