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P. CARRÉ, Les avoueries des églises liégeoises, XI
e
-XV
e
siècles, ULg, 2008-2009
38
l‟avoué Renier demeure cependant imprécise, le document se contentant d‟indiquer qu‟il avait
souvent tenté d‟usurper les droits de l‟Eglise à son profit. En conséquence, Renier dut
comparaître devant l‟évêque Otbert (1091-1119) et sa cour. Il se vit reconnaître le droit au
tiers des amendes dans les trois domaines précités en cas d‟utilisation de fausses mesures,
d‟arrestation de voleurs, de coups et blessures ou d‟usurpation des terrains vagues
communaux. De même en irait-il si les non-tenanciers vivant dans la seigneurie négligeaient
de payer le cens ou d‟assister aux plaids. Enfin, il bénéficierait également du tiers du wergeld,
c‟est-à-dire de l‟amende résultant de l‟écoulement du sang ou d‟un meurtre. Par contre, il ne
pouvait aucunement exiger de précaires ni prétendre au droit de gîte à l‟occasion des plaids.
3. Les premiers avoués de Hesbaye : 1124-1212
Le fils de Renier II se nomme Wiger, comme son aïeul. Nous le rencontrons aux côtés de son
père en 1102, dans le document concernant l‟abbaye de Flône que nous avons évoqué
précédemment
75
. Wiger II succède à son père vers 1120-1121
76
et apparaît dans les sources
jusqu‟en 1131. Il s‟agit du premier avoué de Hesbaye connu puisque, comme l‟a démontré
Jean-Louis Kupper
77
, nous le trouvons investi de ce titre dans un acte de 1124
78
. Le
changement de titulature n‟implique cependant pas, du moins dans un premier temps, la
disparition totale de l‟appellation « avoué de Saint-Lambert », que nous rencontrons encore
occasionnellement en 1155, 1190 et une dernière fois en 1209
79
.
L‟origine du terme « avouerie de Hesbaye » a suscité l‟intérêt des historiens. Baerten et
Godefroid se sont notamment penchés sur la question, sans cependant pouvoir apporter de
réponse véritablement satisfaisante. Nous nous contenterons ici de résumer brièvement leurs
principales hypothèses.
Pour J. Baerten
80
, l‟avouerie de Hesbaye tirerait son origine du comté de Haspinga qui fut
cédé aux évêques de Liège en 1040
81
. Par la suite, ce territoire aurait été inféodé aux avoués
de Saint-Lambert, qui auraient ainsi succédé aux comtes de Haspinga, d‟où un changement de
titulature. L‟existence d‟une cour féodale distincte, la cour féodale de Hesbaye, ainsi que la
mention de l‟avoué aux côtés des comtes de Hainaut, de Namur et de Looz plaideraient
également dans ce sens. Toutefois, un problème majeur se pose : neuf décennies se sont
écoulées entre la cession du comté de Haspinga et l‟apparition du titre d‟avoué de Hesbaye.
De l‟avis de C. Godefroid, ce changement aurait en quelque sorte été progressif, le titre
apparaissant d‟abord officieusement dans des sources narratives, avant d‟être cité dans les
documents diplomatiques
82
. Il convient de signaler que ce dernier argument perd de sa
substance, étant donné que le premier acte diplomatique mentionnant l‟avoué de Hesbaye est
75
M. EVRARD, op.cit., p.16. Province de Liège, arrondissement de Huy.
76
Cf. notamment Notice sur un cartulaire du chapitre de Saint-Servais à Maastricht, B.C.R.H., 3
e
série, t.9,
1867, p.16-17 [acte de 1122].
77
J.L. KUPPER, op. cit., p.276-277.
78
C. WAMPACH, Urkunden- und Quellenbuch zur Geschichte der altluxemburgischen Territorien bis zur
burgundischen Zeit, t.1, Luxembourg, 1935, n°361, p.517-519.
79
C. GODEFROID, op. cit., p.376 Ŕ M. WALRAET, Actes de Philippe I
er
dit le Noble, comte et marquis de Namur
(1196-1212), Bruxelles, 1949, p.144.
80
J. BAERTEN, Le comté de Haspinga et l’avouerie de Hesbaye (IX
e
-XII
e
siècles), R.B.P.H., t.40, 1962, p.1149-
1167. Concernant les limites géographiques supposées du comté de Haspinga, nous renvoyons le lecteur à cet
auteur qui, du fait de l‟absence de données pour le XI
e
siècle, base une bonne partie de ses arguments sur l‟état
territorial de l‟avouerie de Hesbaye au cours des siècles ultérieurs.
81
C.S.L., t.1, n°22, p.32-33.
82
C. GODEFROID, op.cit., p.377-379.