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P. CARRÉ, Les avoueries des églises liégeoises, XI
e
-XV
e
siècles, ULg, 2008-2009
379
Ottoncourt, sous-avouerie de l‟avouerie de Hesbaye, en 1280
2317
, et à Streel, au XIV
e
siècle.
Dans ce dernier cas, elle était concédée en fief par l‟évêque, dont les avoués de Streel étaient
les vassaux devant la cour féodale de Liège
2318
.
En matière de sentences, les interventions des avoués demeurent rares. Il semble notamment
qu‟ils étaient exclus de la prononciation des peines capitales : en cas de condamnation à mort,
l‟avoué apparaît exclusivement comme un exécutant (cf. infra). Certes, on rencontre quelques
sentences rendues par des avoués. Elles ne concernent toutefois pas les peines de sang et
l‟avoué agit souvent de concert avec d‟autres autorités. Il pouvait s‟agir du seigneur des lieux,
tel l‟abbé de Saint-Trond en 1242
2319
. L‟avouerie urbaine très particulière
2320
qui exista
brièvement à Saint-Trond au XIII
e
siècle est d‟ailleurs la seule à nous avoir livré deux
témoignages de sentences rendues par l‟avoué. Ainsi l‟avoué Christian prononça-t-il une autre
sentence en 1253
2321
. Soulignons cependant qu‟il était cette fois le seul à intervenir, exemple
apparemment unique dans l‟histoire des avoueries liégeoises. Au vu des stipulations de
certains règlements, il apparaît en effet que les communautés religieuses s‟efforçaient de
conserver un caractère conjoint à toute décision de justice. Le phénomène transparaît
nettement à Ottoncourt (1280) où l‟avoué figure comme l‟un des intervenants Ŕ au même titre
que le chapitre cathédral et le mayeur Ŕ dont la consultation s‟avère indispensable avant toute
prononciation de peine.
D‟une manière plus générale, c‟est l‟intervention des avoués tout au long de la procédure
judiciaire qui faisait l‟objet de glementations plus ou moins strictes. On en trouve la trace
dès les premiers règlements qui datent du XI
e
siècle. L‟un des principaux aspects concernait
les plaids généraux, néralement tenus trois fois par an et devant lesquels avaient lieu les
jugements. Les avoués représentaient un élément parmi d‟autres dans le fonctionnement de
cette assemblée, mais leur présence n‟était nullement indispensable. D‟autant plus que, forts
de leur puissance militaire, ceux-ci cherchaient souvent à s‟y imposer. En présidant les plaids,
auxquels assistaient tous les hommes libres, les avoués pouvaient effectivement s‟affirmer
comme les concurrents du seigneur ecclésiastique des lieux
2322
. Aussi constate-t-on que
l‟accès des avoués aux plaids généraux fut souvent réduit aux seuls cas nécessaires, comme
par exemple dans les domaines de Saint-Laurent à Avernas-le-Bauduin
2323
(1083) et à Fooz
(1139)
2324
. Dans ces seigneuries, l‟avoué ne viendrait aux plaids que sur convocation de
l‟abbé ou de son agent domanial.
Autre témoignage de la volonté des avoués de s‟imposer comme acteurs essentiels lors des
plaids, certains règlements insistaient sur le fait que les débats étaient exclusivement dirigés
par le mayeur ou le représentant de l‟Eglise et que l‟avoué n‟avait aucun droit en la matière.
Le comte de Montaigu, avoué de Saint-Paul à Nandrin à partir de la fin du XI
e
siècle, pouvait
quant à lui assister aux plaids comme bon lui semblait, à condition de ne pas y faire de
citation
2325
. Certains règlements plus tardifs, tel celui de la terre de Saint-Lambert et Neer et
2317
CSL, t.2, p.313-315, n°DCCXIV.
2318
E. PONCELET, Feudataires d’Adolphe de La Marck..., op.cit., p.127.
2319
CSL, t.1, p.437-438.
2320
Il s‟agit de la première avouerie urbaine connue dans l‟histoire de Saint-Trond qu‟exerçait un nommé
Christian entre 1227 et 1255. Comme nous l‟avons vu dans un précédent chapitre, elle présente de nettes
différences avec l‟avouerie urbaine telle qu‟elle réapparaîtra à la fin du Moyen Age et à l‟Epoque moderne.
2321
Le livre de l’abbé Guillaume de Ryckel, op. cit., p.195-198.
2322
DEVROEY & DIERKENS, op.cit., p.64.
2323
J. DARIS, Extraits du cartulaire de Saint-Laurent, op.cit., p.189.
2324
F. HAUSMANN, Die Urkunden Konrads III. und seines Sohnes Heinrich, Vienne, 1969, n°30, p.47-49.
2325
J. DARIS, Notices sur les églises..., op.cit., t.12, p.131-133 ; M. GHIOT, A. WILKIN, op.cit., p.116.